Project Description

MA MÈRE NE ME DIRA PLUS ADDICT AUX JEUX VIDÉOS

Les nouveaux métiers du eSport

Récemment légalisé en France, le eSport s’organise et de nombreux métiers apparaissent au-delà des seuls « gamers » ou « game masters » Signes des temps : les équipes de sport « en vrai », et notamment le foot, créent leur propre équipe eSport et les investisseurs commencent à calculer les « risques » de ce secteur pour tenter de prédire les retours sur investissement. Le eSport génère en effet de très grosses sommes d’argent et permet de bénéficier d’avantages parfois étonnants. Ainsi les joueurs reconnus internationalement peuvent-ils obtenir un visa P-1 américain qui est habituellement réservé aux joueurs sportifs

Un exemple d’offre d’emploi

 

Bonjour,
Je suis le Coach-Analyste d’une équipe sur League of Legends de la structure associative loi 1901 Honneur section Dark. Nous avons pour objectif de se professionnaliser dans l’eSport et faire évoluer un groupe compétitif.
Les joueurs en poste ou recrutés sont tous de niveau Diamant5 minimum en file solo.
Les encadrants en postes ont tous de l’expérience et/ou sont dîplomés d’état.

Nous recrutons les postes suivent :
Coach : définition des axes de travail et de progression, suivi approfondi des joueurs, encouragements
Analyste : visionnage et analyse de parties, (récupération et interprétation de données théoriques si vous pouvez)
Si vous êtes capable d’exercer les deux postes cela pourra se faire.

Très courant en Corée du Sud, pays inventeur des compétitions de eSport, le coach eSport rémunéré fait une timide apparition en France après s’être doucement développé aux Etats Unis. Son rôle est d’encadrer la team eSport pour les entraînements, les pauses, les conditions physiques, l’alimentation, les conditions de vie comme le sommeil, etc …

Excellent connaisseur du monde du eSport et de ses contraintes, il peut encadrer l’équipe tant au  niveau du Gameplay que des règles de vie. Le coach est là  pour booster les gamers afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Il relève les fautes et fait en sorte de trouver des parades.

Ce métier se rapproche beaucoup d’un coach sportif ou d’un entraîneur de sport. Comme on le voit dans l’annonce ci-contre, le game analyst exerce un métier proche et il n’est pas rare que la même personne occupe les deux fonctions.

Toutefois, comme tenu des sommes en jeu, il est fort possible que le game analyst devienne avec le temps un job autonome, aidé dans sa tâche par de nombreuses applications comme celles mise récemment au point par Pandascore qui s’est spécialisée dans la fourniture de datas pour réaliser des statistiques prédictives sur des matchs de eSport.

A moins d’être purement et simplement remplacé par l’Intelligence Artificielle.

Le eSport et la Loi

L’e-sport est arrivé sur le tard dans le projet de loi République numérique. Un rapport consacré au sujet a ainsi été commandé et livré juste à temps pour les débats au Sénat de mai 2016. Les discussions autour de l’article 42, relatifs aux jeux électroniques, du poker en ligne aux compétitions de LoL, ont été particulièrement policés, une preuve qu’il n’y a plus de querelle des anciens et des modernes sur le terrain du jeu vidéo.
En commission, l’organisation événements e-sportifs devait bénéficier « d’une autorisation temporaire délivrée, après enquête, par le ministre de l’Intérieur ». Trop complexe, trop lourd aux yeux d’Axelle Lemaire et du sénateur PS Jérôme Durain, également co-auteur du rapport sur l’e-sport. Ce dernier a déposé un amendement proposant de supprimer cette obligation d’autorisation, au profit d’un plafonnement des droits d’inscriptions et de quelques légères contraintes financières.
« Ce secteur qui connaît une croissance très rapide dans le monde est confronté à une législation encore balbutiante dans de nombreux pays. On y est soit dans l’illégalité pure et simple, soit dans le bricolage et l’improvisation » ajoute-t-il.
De son côté, le rapporteur Christophe-André Frassa voulait rapprocher les tournois d’e-sport  des « compétitions sportives ». « Ces dernières nécessitent une autorisation préalable, la souscription d’une police d’assurance et, parfois, l’accord de la fédération sportive. Notre agrément soutient le secteur tout en assurant la sécurité ». Réponse de la secrétaire d’État au Numérique : « le jeu vidéo ne menace pas la sécurité et la nation ». Amendement adopté : les organisateurs n’auront pas besoin de se soumettre à une enquête de police avant une compétition (le tout étant bien évidemment adaptable selon la taille de l’événement).

Le statut de joueur professionnel
Toujours sur le terrain de l’e-sport, le sénat a également consacré le statut de joueur professionnel. Plusieurs amendements similaires se sont greffés à l’article 42. Les amendements identiques 429 et 597 ont été adoptés. Ils définissent le statut du « joueur professionnel de jeu vidéo compétitif salarié » comme « toute personne ayant pour activité rémunérée l’exercice d’une activité de jeu vidéo compétitif dans un lien de subordination juridique avec une association ou une société bénéficiant d’un agrément du ministre chargé du numérique ».
Les « pro players » pourront donc prochainement exister légalement en France et tirer officiellement un revenu de leur activité. La loi prévoit également les modalités des CDD liant joueurs et association/société. Ceux-ci devront s’étendre sur toute la durée d’une saison de compétition, sauf recrutement en cours de saison, s’il court au minimum jusqu’à son terme, ou remplacement du titulaire. Un peu comme les sportifs de haut niveau dans le football ou le rugby.

Reportage

L’eSport possède un éco-système très diversifié. Au-delà des pro gamers et de leur entourage, team managers, coachs, agents de joueurs.. on trouve des organisateurs d’events, des producteurs TV, des chargés de partenariat, des startupeurs, des streameurs et autres blogueurs, des spécialistes de publicité et sponsoring et, bien sûr, les éditeurs de jeux vidéo eux-mêmes.


En quelques années, les compétitions de jeux vidéo, nées « au pays du matin calme » (Corée du Sud) dans les années 90, ont progressivement conquis les Etats Unis, la Chine puis de plus en plus de pays dont la France. En 2016, le eSport a généré 500 millions de $ et son chiffre d’affaire prévisionnel pour 2019 atteint le milliard de $. Soit plus que la Formule 1, par exemple. 250 millions de fans suivent les compétitions dont 50% pour les seuls USA et Chine réunis. La finale de League of legend a été regardée par 36 millions de personnes, soit 10 millions de plus que la finale MBA.

Du côté de la formation

Il y avait l’Université Robert Morris où les joueurs de League of Legends peuvent soumettre leur résultats de classement dans le jeu pour obtenir des réductions sur leurs frais d’entrée dans l’établissement, au même titre que les autres sportifs. Il y avait la Suède où une école prépare des élèves au championnat Suédois sur CS : GO et espère se qualifier pour les finales de la DreamHack Summer à Jönköping. Il y avait plus récemment la Norvège. Il y a maintenant la France et la eSport Academy, installée à Bouguenais dans la banlieue de Nantes (Loire Atlantique).

Fondée il y a quelques mois par trois acteurs du monde de la compétition de jeux vidéo elle propose un cursus de 9 mois tarifée à 5 000 € tout inclus, même l’hébergement et la nourriture. Elle propose de vivre et d’apprendre les ficelles de la compétition vidéoludique jour et nuit dans une « gaming house » entièrement équipée. Cette formation se veut complète et propose d’apprendre à peu près tous les métiers touchant de près ou de loin à l’eSport : la communication, le journalisme, le codage, le management, la direction de projet événementiel et même la psychologie élémentaire.

 D’autres formations plus courtes et ponctuelles sont également dispensées ainsi que des ateliers, qui se concentrent sur une branche ou un concept bien précis consacré à l’eSport.

Pendant ces 9 mois, la rythme de vie des quinze garçons ayant intégré la formation sera réglée comme une horloge. Pendant 4 jours, les matinées seront consacrées aux cours théoriques et les après-midi à l’entraînement pratique avec des parties durant entre 5 et 7 heures. Les élèves disposent du vendredi et de leur week-end de libre, mais seront pour une bonne partie du temps ensemble pour effectuer toutes les tâches ménagères, indispensables pour favoriser la vie en petite communauté. Les créateurs de l’école souligne qu’il est important d’apprendre à vivre dans les conditions qui sont celles des compétitions.

Fiches métiers du e-Sport

Blogueur ou Journaliste E-sport

Votre rôle est bien sûr de rapporter l’information sur votre Blog ou journal. Vous devez savoir écrire sans fautes et être capables de faire passer les émotions liées à un événement. Ce qui suppose, bien sûr, d’être un passionné. Un Blog ou un Journal bien référencé vous permettra de gagner votre vie : pubs, partenariats, articles, sponsors… Il vous faudra faire vos preuves avant d’en vivre. Comptez un minimum de 6 mois de travail gratuit avant de commencer à recevoir vos premiers cachets.

Commentateur ou streameur

Votre objectif : commenter des matchs retransmis sur Twitch, Facebook Live, Youtube, Dailymotion en LAN ou tout autre support de diffusion. Cela suppose de bien connaitre les termes et usages d'un ou de plusieurs jeux et de savoir communiquer à un public de passionnés. Ce “métier” existe déjà en France et il est actuellement représenté par des personnalités comme Pomf et Thud qui font partie des rares commentateurs à vivre de leur passion.

Community manageur e-Sport

Capables d’informer plusieurs centaines voire plusieurs milliers de fans sur l’actualité du Pro-Gaming, ils sont indispensables pour préparer en amont les rencontres ou les shows. Leur rôle est de fédérer, d'animer et de fidéliser les fans pour, le moment venu, les faire venir assister aux compétitions en salle. Cela suppose d'avoir un bon réseau et une vraie passion pour la discipline. Ils peuvent travailler pour un organisateur, un éditer ou encore un sponsor ou un support d'information.

Organisateur d'event e-Sport

Il est indispensable pour préparer en amont les rencontres ou les shows. Son rôle est de trouver les salles, les partenariats, les sponsors, les communautés, s’occuper du coté juridique des rencontres, du transport, de l'installation du matériel... C'est lui qui va permettre aux rencontres de devenir réalité autant en terme de fréquentation que de mise en place de l’événement sous tous ses angles. Il a un réseau puissant et travaille le plus souvent pour une organisation, un club sportif, un organe de presse...