Bread and games : les Drones à l’assaut de l’industrie du divertissement

Le drone racing, ou FPV racing (First Person View en anglais), est un tout nouvel (e)sport qui consiste à réaliser une course de multirotors à travers un environnement balisé et sécurisé. Il s’agit, pour le pilote, lors d’une course, de gérer son drone non pas en vue directe, mais par l’intermédiaire d’une paire de lunettes spéciale qui retransmet en temps réel ce que voit le drone. C’est pour cette raison qu’on parle d’un vol en immersion : le pilote devient le drone et ne voit plus qu’à travers ce dernier.Très semblable à des courses de Formule 1 ou de rallye, cette discipline futuriste demande de très bons réflexes.

Ses débuts sont un peu brouillons, à l’image de ce qu’avaient été ceux des championnats de jeux vidéos en salle. A côté de rassemblements festifs, comme le Paris Drone Festival, dont l’édition 2017 se déroulera le 4 juin prochain, toujours sur les Champs Elysées, de nombreuses organisations se disputent le leadership. World Drone Prix de Dubai, doté d’un prix de 1million $ (le gagnant en 2016, Luke Bannister, un jeune anglais de 15 ans est reparti avec 250 000 dollars); Drone Racing League (DRL pour les intimes), découpée en différentes étapes, qui devient l’Allianz World Championship 2017 et qui sera diffusé à la TV, dans plus de 75 pays sur différentes chaînes (DRL revendique 33 millions de téléspectateurs l’an dernier); enfin la Drone Worlds est l’une des courses les plus officielles au niveau mondial qui fera intervenir la FFAM (Fédération Française de l’Aéromodélisme), l’ERSA (European Rotor Sports Association) et la FAI (Air Sport Federation) au niveau mondial. La Drone World est soutenu par Comme on peut le voir, trois acteurs principaux tentent de s’arracher le titre de championnat du monde de course de drone. Dans tous les cas, le FPV racing est un sport mécanique en pleine expansion, et il serait donc logique qu’un seul acteur principal ne subsiste au final, à la manière de la FIA pour la Formule 1 par exemple.

Mais les obstacles à surmonter sont légion pour transformer les courses de drones en une expérience aussi spectaculaire que la formule 1. Côté matériel, la Drone Racing League a ainsi fait le choix de créer ses propres engins. Les pilotes utilisent donc tous la même technologie, « pour que ce soit le meilleur pilote qui l’emporte, et non pas le meilleur drone ». Pour faciliter le suivi du spectacle par le public, les drones ont été équipés de LED de différentes couleurs afin de mieux les distinguer, baliser chaque côté du circuit avec une couleur à part pour comprendre dans quel sens se déroule l’action, et créer des « portes » en guise de points de repères, dans lesquelles doivent s’engouffrer les drones. Lors des compétitions en salle, les spectateurs peuvent disposer de lunettes qui leur permettent de se mettre dans la peau du pilote de leur choix. Enfin la retransmission ne se fait jamais en direct pour permettre de monter les images afin de rendre le spectacle plus attractif encore.

Côté sportifs, les équipes s’organisent. Les 16 pilotes de la ligue viennent de huit pays différents. Agés de 18 à 55 ans, sélectionnés par la DRL, ils comptent dans leurs rangs un ancien ingénieur de Google et un col blanc de Wall Street. Certains, ont un passé dans les sports de courses, quand d’autres viennent du jeu vidéo. Le gagnant de la saison 2016 a empoché pas moins de 100 000 dollars. Cette année-là, ils étaient une trentaine à s’affronter au sein de la ligue, mais « c’était trop dur à suivre », a finalement tranché l’organisateur.

Ainsi vont les balbutiements des courses de drones : il faut tester sans cesse afin de façonner ce tout nouveau sport.